A Kaboul, l'espoir revient mais la vie reste difficile
mercredi 23 mars 2005, 16h30 A Kaboul, l'espoir revient mais la vie reste difficile KABOUL (AP) - Après n'avoir rien connu d'autre que la guerre pendant une génération, les Afghans émergent lentement des ténèbres. Avec l'étincelle provoquée par l'élection présidentielle de l'automne dernier, l'espoir grandit à Kaboul. La violence, dans la capitale afghane, est devenue rare. Les enfants, y compris les filles, vont de plus en plus nombreux à l'école. Une armée afghane multiethnique se recompose, sous l'égide d'instructeurs américains. L'aide internationale afflue, et les organisations humanitaires aident à remettre sur pied le système de santé et d'autres institutions. Mais Kaboul reste une ville où il faut lutter pour survivre. Trois ans après l'intervention américaine en Afghanistan et la chute du régime des talibans, la vie est dure dans une capitale où beaucoup de défis sont encore à relever. Le pays occupe le sixième rang des pays les moins développés, selon des chiffres récents de l'ONU, et les ravages de la guerre pèsent fortement sur le quotidien des Afghans. Le retour des millions de réfugiés exilés au Pakistan a permis un boom de la construction, grâce aux plus riches qui ont financé l'édification de nouvelles maisons. L'économie explose, entre aide humanitaire et commerce illégal de la drogue, le pavot étant de retour dans les champs. Mais à Kaboul, dont la population a triplé depuis la chute des talibans pour atteindre presque 4 millions d'habitants, les plus pauvres de la diaspora vivent toujours comme des réfugiés, entassés dans d'anciens bâtiments en ruines, et le chômage est endémique. Selon certaines estimations, un Kabouli sur deux serait sans emploi. Chaque matin avant l'aube, des milliers d'hommes, chargés de pinceaux, truelles et brouettes viennent offrir leur force de travail à la journée. Sur ces marchés sauvages, ils espèrent faire partie des chanceux choisis pour gagner 257 afghanis (4,6 euros), un thé et un petit-déjeuner. Leur travail consiste essentiellement à reconstruire les infrastructures de la cité dévastée par plus de vingt années de guerre. Le réseau d'électricité s'est amélioré, mais la ville souffre de la pénurie d'égouts et de téléphone. Les détenteurs de téléphones mobiles ou satellites les louent à la minute. A travers Kaboul, des ouvriers creusent des tranchées à la recherche de canalisations endommagées. Ailleurs, d'autres repeignent des mosquées endommagées par les bombes. Les rues ont encombrées d'hommes portant de lourds chargements de briques et de ciment, au milieu des voitures de sport des travailleurs humanitaires, des membres du gouvernement, des diplomates et des trafiquants de drogue. Le long de la rivière Kaboul, saturée de déchets, des colporteurs vendent des oeufs, des légumes et du bétail, à la lueur des lanternes. Les enfants jouent au football au bord d'une piscine vide éventrée par les obus, les bergers gardent leurs moutons au milieu des carcasses de chars, et les vétérans de la guerre, amputés, mendient sur le bord des routes. Cliquez sur le lien: http://fr.biz.yahoo.com/050323/5/4bw2n.html